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  • Cité administrative / Administrative Complex (1998)

    FRANÇAIS

    J'avais accompagné Lydie, un jour, à la Cité Administrative. Un lieu en retrait, presque indevinable depuis la rue, dont j'ai un souvenir labyrinthique et qui m'évoque une fourmilière grouillante. C'est du reste l'impression que me donnent les bureaux en général ; des dédales coupés du monde par des stores à demi-baissés, aux moquettes et au mobilier vieillot qui vous font vous sentir comme perdu dans quelque zone oubliée de l'espace-temps. J'aimais cette ambiance d'oubli dans le travail, d'uniformité, de silence concentré, de lumière artificielle. J'aimais ne pas savoir, ne pas comprendre ce que les gens ici faisaient exactement.

    ENGLISH

    One day, I accompanied Lydie to the Administrative Complex. A secluded place, almost impossible to guess from the street, which I remember as a labyrinth – evoking a swarming anthill. That’s the impression offices tend to give me in general: mazes cut off from the world by half-lowered blinds, with old carpets and outdated furniture that make you feel lost in some forgotten pocket of space-time. I liked that atmosphere of work-induced oblivion, of sameness, of concentrated silence, of artificial light. I liked not knowing, not understanding what exactly people were doing there.

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  • Tout pervertir / To pervert everything

    FRANÇAIS

    Nous sortons acheter de l'alcool dans l'épicerie que tiennent nuit après nuit des arabes sur la place de la gare. Elle ne s'est que partiellement rhabillée, et sous son haut de gaze noire transparente, ses seins nus sont parfaitement visibles. Nous en avons conscience tous les deux au moment où nous entrons. Cette exhibition constitue le but de notre expédition au moins autant que le prolongement de notre ivresse. Puis nous échouons à la « Place », où nous n'étions pas retournés ensemble depuis la nuit même de notre rencontre, et où j'avais su immédiatement que ma vie allait désormais dépendre d'elle. L'endroit est bondé et nous sommes assis à une longue table au milieu d'inconnus. Une fille brune me sourit, et dans le léger abrutissement de cette nuit de sexe et d'alcool j'envisage un instant de lui proposer de nous raccompagner à l'hôtel. Puis je la reconnais comme la dernière voisine que j'avais eu lorsque je vivais seul. Nous nous saluions à l'époque sans que je n'ose l'aborder, alors qu'il me semblait lui plaire, à sa façon déjà de me sourire quand nous nous croisions dans la cage d'escalier ou dans d'autres boîtes de nuit. Et je rêvassais à ce qui pourrait naître entre nous. Des éléments du présent et du passé se mélangent, semblant donner une sorte d'éternité aux choses, et tout réconcilier – mais je comprends ensuite qu'il ne s'agit que de tout revivre pour tout pervertir.

    ENGLISH

    We go out to buy alcohol in the grocery store run night after night by Arabs on the station square. She's only partially dressed, and under her transparent black gauze top, her bare breasts are perfectly visible. We're both aware of this as we enter. This exhibition is at least as much the goal of our expedition as it is the continuation of our intoxication. We end up at that nightclub called "The Place", where we hadn't been together since the night we met, and where I knew immediately that my life would depend on her from now on. The place is packed and we sit at a long table among strangers. A dark-haired girl smiles at me, and in the slight daze of this night of sex and alcohol I consider for a moment offering her a lift back to the hotel. Then I recognize her as the last neighbor I'd had when I lived alone. Back then, we'd say hello to each other, but I'd never dare approach her, even though I thought she liked the way she smiled at me when we met in the stairwell or in other nightclubs. And I daydreamed about what might come between us. Elements of the present and the past blend together, seeming to give things a kind of eternity, and to reconcile everything – but then I understand that it's all about reliving everything in order to pervert it.

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  • Rue Jeanne d'Arc

    FRANÇAIS

    Façades grises, sans ornement. Portes métalliques laissant deviner, à travers leurs vitres opaques, des couloirs d'entrée plongés dans une demi-pénombre. Certains numéros de rue sont grossièrement peints à même les murs. Gouttières rouillées. D'autres portes, encore, en bois, à la peinture écaillée et aux vitres minces, recouvertes de poussière. Sur la façade d’un immeuble, une verrière laisse voir un genre de salon au premier étage, aux couleurs absurdement vives, vulgaires, surgies des années 70. Des placards fermés par de long rideaux oranges et mauves. Des plantes artificielles.

    (Tout n'est que syphilis)

    ENGLISH

    Gray, unadorned facades. Metal doors hinting, through their frosted glass, at entrance hallways bathed in semi-darkness. Some street numbers are roughly painted directly onto the walls. Rusty gutters. Other doors, made of wood, with peeling paint and thin, dust-covered panes. On the facade of one building, a glass canopy reveals a kind of living room on the first floor, with absurdly bright, vulgar colors reminiscent of the 70s. Cabinets closed with long orange and mauve curtains. Artificial plants.

    (Everything is syphilis)

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  • Inondations

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  • Parking couvert / Overground parking

    FRANÇAIS

    Je suis dehors au crépuscule, avec mon appareil photo. Je veux photographier le parking couvert, que la lumière rend si particulier à cette heure ; une lumière d'orage qui rend tout surnaturel. Je photographie l'extérieur du parking puis j'y entre. Des gens vont et viennent, certains me jettent des coups d’œil intrigués ou méfiants, vaguement hostiles, d'autres m'ignorent. Je prends des gens de loin, des angles serrés comme au téléobjectif, avec derrière eux le ciel d'orage aux nuages qui se détachent étrangement, à travers les ouvertures du parking. Quand je ressors, par une autre extrémité du bâtiment, je longe une petite rue, et continue à photographier le parking sous les angles les plus bizarres et les plus esthétiques possibles. Des centaines, voire des milliers d'oiseaux passent dans le ciel, comme si quelque chose allait se produire.

    ENGLISH

    I'm outside at dusk, with my camera. I want to photograph the covered parking lot, which the light makes so special at this hour; a stormy light that makes everything seem supernatural. I photograph the outside of the parking lot, then enter. People come and go, some giving me intrigued or suspicious, vaguely hostile glances, others ignoring me. I shoot people from a distance, from tight angles as if with a telephoto lens, with the stormy sky behind them, with clouds that stand out strangely, through the openings in the parking lot. When I emerge, through another end of the building, I walk along a small street, and continue to photograph the parking lot from the most bizarre and aesthetically pleasing angles possible. Hundreds if not thousands of birds fly overhead, as if something is about to happen.

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