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  • Le plaisir de se perdre

    FRANÇAIS

    Écrit dans mon journal à l'époque :

    « Je suis arrivé à Saint-Dizier alors qu'il faisait nuit depuis un bon moment. Je me suis garé sur un parking quelconque, au hasard. Cela m'arrangeait ; j'en ai profité pour me balader. J'avais longé, en arrivant, un parc donnant sur une grande muraille médiévale, qui cachait un château plus récent, et le tout paraissait vraiment incongru, juste après la voie rapide et la zone commerciale par laquelle j'étais arrivé. Il y avait peu de monde dans les rues. Beaucoup de vieilles pierres, de façades décrépies, de grilles et de portails, d'églises et de ruelles pavées, de palmiers qui donnaient, comme parfois à Nancy, l'impression de se trouver dans une ville du Sud, loin...

    Je me suis enfoncé dans la ville, au hasard, ressentant un peu la même chose qu'à Toulouse, le jour où j'avais passé une journée seul à marcher dans les rues, me perdant dans des quartiers de plus en plus excentrés et anonymes, avec un vertige presque voluptueux, ou comme à chaque fois que j'ai été dans une situation similaire : le plaisir de se perdre, de découvrir des lieux – rues et ruelles, places, arrières-cours, jardins – et d'avancer sans cesse, au hasard, ouvert à toute éventualité, tout surgissement de l'inconnu... »

    ENGLISH

    Written in my diary back then :

    "I arrived in Saint-Dizier well after nightfall. I parked in some random lot, without giving it much thought. That suited me just fine; I took the opportunity to wander around. On the way in, I had passed a park bordering a large medieval wall, which concealed a more recent château – and the whole thing felt strangely out of place, just beyond the expressway and commercial zone through which I had arrived. There were few people in the streets. Lots of old stones, crumbling facades, gates and railings, churches and cobbled alleys, and even palm trees that, like in Nancy sometimes, gave the impression of being in a southern city, far away...

    I drifted deeper into the town, at random, feeling a little like I had in Toulouse, the day I spent wandering alone through the streets, getting lost in increasingly distant and anonymous neighborhoods, with a kind of almost voluptuous dizziness – or like every time I've found myself in a similar situation: the pleasure of getting lost, of discovering places – streets and alleys, squares, backyards, gardens – and of continuing to move forward, aimlessly, open to any possibility, any sudden emergence of the unknown..."

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  • Touriste du néant / Tourist of the void

    FRANÇAIS

    Je reviens hanter les couloirs et les cages d'escalier et, comme toujours, la petitesse, l'étroitesse des choses réelles, comparées aux paysages qu'elles font naître dans mon souvenir et dans mes fantasmes, me serre le cœur. J'aimerais être triste, ressentir de manière aiguë la séparation, l'exil, au lieu de ce sentiment vague et déplaisant d'être un touriste du néant, n'explorant que son propre sentiment de n'avoir plus rien à faire ici. Je note quelque part : « Le manque, c'est tout ce qu'il me reste ».

    ENGLISH

    I return to haunt the hallways and stairwells, and, as always, the smallness, the narrowness of real things – compared to the landscapes they give rise to in my memories and fantasies – tightens my chest. I wish I could feel sadness, truly feel the separation, the exile, instead of this vague and unpleasant sensation of being a tourist of the void, exploring nothing but my own feeling of no longer belonging here. I jot down somewhere: "Longing is all I have left".

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  • Fête / Party

    FRANÇAIS

    Je reviens dans l'immeuble où j'ai grandi. Je suis devant la porte de l'appartement, seul, peut-être avec des bagages. C'est le soir, tard, peut-être même en pleine nuit. Je me sens de retour. L'appartement est inhabité depuis notre départ, il y a des années. J'entre dans l'appartement, et la première chose qui me frappe, est le froid – je me dis que j'aurai le plus grand mal à rétablir une température habitable. Puis je constate que l'appartement a été entièrement vidé, non seulement de ses meubles, mais même des murs qui séparaient les pièces. Même la cheminée a disparu. Il n'y a plus qu'une seule pièce, vide, immense. Un mur remplace la baie vitrée qui donnait sur les champs. Plus tard, il y a un genre de fête. Je parle à quelques filles avachies sur des canapés. Une lumière faible, mais chaleureuse.

    ENGLISH

    I return to the building where I grew up. I'm standing in front of the apartment door, alone – perhaps with some luggage. It's late in the evening, maybe even the middle of the night. I feel like I’ve come back. The apartment has been uninhabited since we left, years ago. I step inside, and the first thing that strikes me is the cold – I immediately think how difficult it will be to make the place livable again. Then I realize the apartment has been completely emptied – not just of furniture, but even of the walls that once separated the rooms. Even the fireplace is gone. There's nothing left but a single, vast, empty room. A solid wall has replaced the large window that used to open onto the fields. Later, there's a kind of party. I speak to a few girls slouched on sofas. The light is dim, but warm.

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  • Enterrement (2001)

    FRANÇAIS

    Je passe l'après-midi à marcher, du CORA à Folpersviller, puis à Neunkirch, et en Allemagne, pour oublier temporairement une douleur au côté droit, lancinante et permanente, dont je souffre depuis des jours. À Hanweiler, je passe par la maison de retraite et son parc immense, qui longe la voie ferrée. Il fait gris, déjà sombre, pluvieux, et je tombe sur un rassemblement – un enterrement manifestement. Un orchestre de cuivres joue une musique lente, triste, et plusieurs personnages âgées, disposées en arc de cercle, tiennent des cierges.

    ENGLISH

    I spend the afternoon walking, from the CORA supermarket to Folpersviller, then to Neunkirch, and into Germany, to temporarily forget a nagging, constant pain in my right side that I have been suffering from for days. In Hanweiler, I pass by the retirement home and its huge park, which runs alongside the railway line. It is grey, already dark and rainy, and I come across a gathering – a funeral, obviously. A brass band plays slow, sad music, and several elderly people, arranged in a semicircle, hold candles.

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