Une entrée de garage mène à ce qui ressemble à un petit quartier caché. On ose à peine y entrer, pour découvrir des maisons basses et mitoyennes. Des plantes en pot sont disposées devant. Un vieux banc de bois. Un garage envahi par les herbes qui poussent à travers le sol craquelé, inégal. On s'attend à croiser le fantôme d'une grand-mère dont on aurait que des souvenirs d'enfance vagues. Derrière les façades des boulevards, les enseignes des franchises, les dorures et les ornements, c'est toujours la même tristesse ouvrière, les mêmes décors moroses et répétitifs qui se laissent explorer mais ne livrent rien de la vie qu'ils recèlent – ou ont recelée. Rue Keller, je m’arrête longuement devant un rosier qui a poussé le long d'un mur pourri et d'une fenêtre aux volets métalliques rouillés.