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  • Blâmont (english)

    These photos were used as illustrations for a small booklet published by other comrades from the Eastern Psychogeographic Collective, recounting their own vision of the exploration of Blâmont – their collective exploration took place on a different day, without a camera. It should be somewhere on the internet. 

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    These greyish, poor, old-fashioned houses remind me of Méry-sur-Seine, which I visited with a friend a few years ago, near Troyes. The same could be said of Saint-Mihiel, in the Meuse. This color of plaster is almost the reason this blog exists. It evokes in me – although I didn’t grow up in that kind of setting at all – ancestral memories, as if the memory of my ancestors’ abject poverty in the 19th century had somehow passed into my blood.

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    Hardly anyone in the streets, on a weekday morning. The few passersby heading to the only open bakery are the only Blâmont residents I’ll come across – apart from the only bar’s customers.

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    For how many decades has this wall borne that painted hexagon? The entire town seems frozen in time. Accustomed to living in cities that have invested heavily over the years to modernize, refresh, and adapt to economic, touristic, and ecological demands, wandering through Blâmont feels like traveling back in time.

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    The typical kind of bakery I find myself entering before heading to high school, in those repetitive, dreary dreams that remain incomprehensible after all these years; old-fashioned shops with yellowish lighting, mere passageways no one really pays attention to, where no one talks to anyone, where you walk in still half-asleep – if not simply dulled by the weariness of facing yet another identical day. These passageway places – bakeries, downtown supermarkets, buses, building lobbies and corridors – are taking up more and more space in my mental landscape, though I can't quite say why. Perhaps because they are real life, the actual places where it unfolds, and reality always ends up demanding a place of its own.

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    These grey shutters take me back to Nancy. Metal, rust, rain – the basic ingredients of my twenties. Growing up, learning about life in an environment marked by age, decay, and the visible passage of time – but also by the beauty of what has passed – is an experience that shapes people in a fundamentally different way than being born and raised in a Ikea / prefab homes kind of setting, where everything is replaced every five years according to trends and the latest clever piece of furniture or gadget to acquire. Those residential neighborhoods with brand-new, shiny houses, where everything looks like it just came out of the factory, frighten and depress me more than any desolation found in a decaying industrial town.

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    A nearly medieval alleyway with scabrous walls. A vampire movie set – if not for the PVC roller shutters.

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    There’s something comforting, something familiar, in these houses that seem to huddle against one another; people live packed together, close together, keeping each other warm.

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    Everything is quiet here because everything is over. Which means one can finally begin to live.

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    Nothing moves, nothing is noisy, nothing bubbles – except perhaps the inner thought, made sharper by the absence of distraction.

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    Small houses to live small lives. A fantasy of simplicity, anonymity, and silence.

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  • Blâmont (français)

    Ces photos ont servi d'illustrations pour une petite brochure éditée par d'autres camarades du Groupement Psychogéographique de l'Est, narrant leur propre vision de l'exploration de Blâmont – leur exploration, collective, s'étant déroulée un autre jour, sans appareil photo. Cela doit se trouver quelque part sur le net. 

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    Ces maisons grisâtres, pauvres, vieillottes, me font penser à Méry-sur-Seine que j'avais visitée avec un ami il y a quelques années, dans les environs de Troyes. On pourrait en dire autant de Saint-Mihiel, dans la Meuse. Cette couleur de crépis est presque la raison de l'existence de ce blog. Elle m'évoque, bien que je n'aie pas du tout grandi dans ce genre de décor, des souvenirs ancestraux, comme si la mémoire de la misère noire de mes ancêtres au XIXè siècle était passée dans le sang.

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    Personne ou presque dans les rues, un matin en pleine semaine. Ces passants marchant vers l'unique boulangerie ouverte sont les seuls Blâmontais que je croiserai, clients du bistrot exceptés.

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    Depuis combien de décennies ce mur porte-t-il cet hexagone peint ? La ville entière semble être « dans son jus ». Habitué à vivre dans des villes qui ont lourdement investi au fil du temps pour se moderniser, se rafraîchir, s'adapter aux exigences économiques, touristiques, écologiques, etc, déambuler Blâmont a quelque chose du voyage dans le temps.

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    Typiquement le genre de boulangeries dans lesquelles j'entre avant d'aller au lycée, dans ces rêves répétitifs, moroses, incompréhensibles après toutes ces années ; des commerces vieillots à l'éclairage jaunâtre, purs lieux de passage auxquels on ne prête pas réellement attention et où personne ne parle à personne, où l'on entre encore engourdi de sommeil quand ce n'est pas de lassitude de devoir encore une journée identique à tant d'autres. Ces lieux de passages – boulangeries, supermarchés de centre ville, autobus, halls et couloirs d'immeubles – sont un paysage qui grandit toujours plus dans mon paysage mental, sans que je ne sache exactement pourquoi. Peut-être parce qu'ils sont la vraie vie, les vrais lieux où elle se déroule, et que le réel finit toujours par exiger qu'on lui laisse une place.

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    Ces volets gris me renvoient à Nancy. Le métal, la rouille, la pluie ; les ingrédients de base de mes vingt ans. Grandir, apprendre la vie, dans un environnement marqué par la vieillesse, la détérioration, les effets visibles du temps, mais aussi la beauté des choses passées est une expérience, et produit des êtres fondamentalement différents, que lorsqu'on nait et se développe dans un décor Conforama, Ikea, maisons Phénix, où tout est remplacé tous les cinq ans en fonction des modes et des nouveaux meubles ou objets malins à acquérir. Ces quartiers résidentiels de maisons neuves, rutilantes, ou tout semble sortir à peine de l'usine, m'effraient et me dépriment plus que n'importe quelle désolation de ville industrielle sinistrée.

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    Une ruelle quasi-médiévale aux murs lépreux. Un décor de film de vampire, si n'étaient ces rideaux roulants en PVC.

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    Il y a quelque chose de confortable, de familial, dans ces maisons qui semblent se presser les unes contre les autres ; on vit entassés, on vit collés, on se tient chaud.

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    Tout est calme ici, parce que tout est terminé. Ce qui signifie que l'on peut commencer à vivre.

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    Rien ne bouge, rien n'est bruyant, rien ne bouillonne, sauf peut-être la pensée intérieure, rendue plus vive par l’absence de distraction.

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    Petites maisons où vivre de petites vies. Fantasme de simplicité, d'anonymat, de silence.

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